La Havane, où les endroits cachés sont des merveilles inoubliables

Publié le : 25 août 20219 mins de lecture

Ville qui a captivé Hemingway pendant près de 20 ans, la « clé du Nouveau Monde » attire toujours de nombreux voyageurs sur ses rives, intrigués par sa vitalité et son hospitalité.

Dès que j’ai atterri, j’ai eu hâte de descendre de l’avion pour me glisser dans le centre ville où je pourrais savourer les traditions cubaines, qu’elles soient contenues dans une savoureuse bouchée de tamale ou dans les danses entraînantes d’un danseur de rue.

Et c’est pourquoi je suis venu à La Havane, pour toucher la véritable âme de la ville, pour comprendre ce qu’est la vraie vie des Cubains qui ont toujours vécu ici.

Je cherchais donc les attractions qui me montreraient la quintessence de Cuba, le côté moins touristique de l’île, celui qui représente le mieux la culture des Caraïbes.

1. Une touche de Gaudi à Cuba : Fusterlandia

L’une des attractions les plus originales de toute la Havane et certainement l’une des choses à voir à Cuba, Fusterlandia est la ville qui devient art, ou plutôt mosaïque.

Situé à l’extérieur de la capitale, dans la petite ville de pêcheurs de Jaimanitas, ce quartier excentrique est né des mains de l’artiste José Rodriguez Fuster. Lors d’un voyage en Europe, Fuster s’est familiarisé avec les œuvres de Gaudi et, à son retour, il a décidé de créer sa propre Barcelone.

Partout, des mosaïques colorées et des sculptures imaginatives remplissent les rues étroites de Jaimanitas, couvrant d’un arc-en-ciel de carreaux émaillés les maisons, les bancs, les fontaines, les arrêts de bus. C’est comme si un dessin d’enfant s’était matérialisé devant mes yeux incrédules ; un lieu magique où la fantaisie semble avoir pris le pas sur la réalité.

Bien qu’il soit agréable de s’y promener et de prendre d’étonnantes photos, je pense qu’il vaut vraiment la peine de réserver une visite guidée afin de découvrir les pensées de Fuster cachées derrière chaque pièce de ses interminables mosaïques. Sans le guide local qui m’a montré à chaque étape le processus de création de chaque pièce, je n’aurais jamais pu comprendre la véritable essence de ce quartier situé à la frontière de La Havane.

2. El Bosque de La Habana, la jungle dans la ville

Sur le chemin du retour de Fusterlandia, j’ai décidé de m’arrêter à El Bosque, comme on appelle ce parc vert ici dans la capitale. Le poumon vert de La Havane couvre environ 700 hectares, peuplés d’une forêt dense d’arbres de plus de 100 ans. C’est le parc préféré des habaneros pour un pique-nique dans un endroit tranquille ou une promenade en famille le week-end et au-delà. Depuis des décennies, c’est aussi le lieu de prédilection des sacrifices de la Santería, la religion la plus répandue à Cuba. Il n’est pas rare, en effet, de trouver de petites offrandes cachées au pied de certains arbres.

En entrant dans ce parc vert et luxuriant, le long duquel serpente la rivière Almendares, j’ai eu l’impression de vivre dans un conte de fées. Je me sentais comme la protagoniste d’un conte de fées des frères Grimm qui avance dans une forêt enchantée, inconsciente des dangers qui la guettent.

Heureusement, ici à El Bosque, aucun grand méchant loup ne rôdait au coin de la rue, juste un magnifique paysage naturel pour une petite évasion dans la jungle tout en restant dans le centre ville.

3. Entouré par les peintures murales de Callejon de Hamel

Cette rue étroite de deux pâtés de maisons reste pour moi l’un des endroits les plus beaux et les plus intéressants de toute la ville. Il faut absolument le voir et le vivre.

Au début, n’étant pas en mesure de le trouver, j’ai demandé mon chemin à une femme du quartier et celle-ci, très aimable, a proposé de m’accompagner jusqu’à Callejon de Hamel en me donnant de brèves et précieuses informations sur le passé de cette zone caractéristique de la ville.

Jusqu’à il y a quelques décennies, la zone était désolée et abandonnée, mais grâce aux œuvres colorées de Salvador Gonzáles Escalona, la rue renaît et retrouve une nouvelle vocation. L’artiste cubain, qui vivait dans la rue, a commencé par décorer son appartement jusqu’à ce que les peintures murales et les sculptures de style cubiste et abstrait débordent dans la rue et fassent partie intégrante de la ville.

Une fois arrivé, j’ai eu l’impression de me noyer parmi les milliers d’œuvres d’art multicolores qui défilaient sous mes yeux. Après avoir donné à mes yeux quelques minutes pour s’adapter à l’explosion de couleurs vives, j’ai pu réaliser à quel point l’endroit où je me trouvais était magnifique. Ce quartier excentrique a abrité une communauté afro-cubaine dynamique et intense qui tente encore aujourd’hui de maintenir sa culture et ses traditions vivantes.

Comme beaucoup me l’ont recommandé, je suis venue dans le quartier le dimanche matin, juste avant le déjeuner, afin de pouvoir assister aux séduisantes danses de rumba où des danseurs habillés de façon traditionnelle se déplacent au rythme des tambours.

La façon parfaite de terminer ma visite ? Évidemment en ramenant à la maison un morceau de Callejon de Hamel ! Avant que vous n’appeliez la police, non, je n’ai pas volé les œuvres précieuses de Salvador Gonzáles Escalona. J’ai simplement décidé d’acheter, dans l’une des nombreuses boutiques de la petite rue, un petit chef-d’œuvre de l’un des nombreux artistes cubains qui vivent ici au quotidien.

4. Cafe Fortuna Joe, un bar bizarre

Le Café Fortuna Joe est un endroit unique. Ce bar au style étrange ressemble à une grande pièce de Marcel Duchamp, avec des toilettes comme des tabourets et des machines à coudre au lieu de tables ; il m’a agréablement surpris tant par son look unique que par ses fantastiques cocktails.

Voulant essayer un peu de la vie nocturne de La Havane, je me suis tourné vers mon guide et lui ai demandé s’il avait des recommandations pour un endroit tranquille qui n’était pas bondé de vacanciers. Sa première option était le Café Fortuna Joe.

Quelques minutes après m’être assis à la table, je me suis rendu compte que la boisson que j’avais dans la main était probablement l’une des meilleures de toute la capitale, si ce n’est l’une des meilleures que j’ai goûtées dans ma vie.

En discutant avec les serveurs, j’ai appris que ce n’était pas seulement un endroit populaire pour prendre un verre après le dîner, mais que l’une de ses nombreuses spécialités était le café. Beaucoup viennent aussi ici pour un petit-déjeuner avec vue sur la ville.

Enthousiasmé à l’idée de découvrir les délices qu’ils proposent au petit-déjeuner, je suis revenu le lendemain matin pour essayer le cafecito, l’espresso typiquement cubain.

Il n’y a pas de meilleure façon de commencer la journée qu’avec une tasse de café chaude dégustée sur la terrasse du Café Fortuna Joe.

5. Les parfums enivrants de Habana 1791

Au cœur de Habana Vieja se trouve Habana 1791, dont les effluves ravissantes qui flottent dans la rue m’ont attiré à l’intérieur. Une fois à l’intérieur, je me retrouve entourée d’ampoules, de bouteilles en verre et de récipients contenant des fleurs séchées. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait du laboratoire d’un savant fou, mais il m’est vite apparu que cette ancienne parfumerie (et musée du parfum) utilise toujours les anciennes méthodes et techniques de production.

Le personnel, qui était amical et prêt à répondre à toutes mes questions, m’a laissé essayer certains des parfums du magasin, dont beaucoup dataient de l’époque coloniale. N’étant pas particulièrement attiré par l’une des fragrances, on m’a proposé de créer mon propre parfum. En quelques minutes, le propriétaire de la boutique a mélangé certains des parfums capiteux distillés à partir de fleurs séchées, créant ainsi l’arôme parfait pour moi.

La création d’un parfum sur mesure est non seulement un souvenir spécial à rapporter chez soi, mais aussi une idée de cadeau originale pour un être cher.

Je suis sortie du magasin avec un flacon en verre d’aspect vintage contenant mon parfum unique et inestimable.

Qui sait ce que je ferai quand ce sera fini… peut-être un autre voyage à La Havane !

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